Les coliques

Elles sont caractérisées par l'apparition de douleurs abdominales plus ou moins violentes. Chez le cheval, elles sont le plus souvent d'origine intestinales.

Causes

*Troubles mécaniques

Ils sont dus à :

- consommation d'aliments très secs (son de blé, farines de céréales), suivie d'une ingestion massive d'eau = gonflement rapide (coliques gastriques).

- eau glaciale bue après un effort.

- obstruction, indigestions intestinales : consommation d'aliments trop grossiers, mal mastiqués, difficilement digestibles ou de copeaux de bois, de terre, de sable...

*Dysmicrobisme intestinaux

Ils proviennent d'erreurs alimentaires :

- changement brutal de régime (il faut une adaptation des enzymes et des microbes).

- manque de lest (le lest correspond aux fibres insolubles qui ont un effet mécanique de balayage).

- excès de glucides fermentescibles : lorsqu'on distribue trop de céréales, tout l'amidon ne sera pas digéré par les enzymes de l'intestin grêle. Dans le gros intestin, il y aura donc excès d'amidon qui va entraîner des fermentations microbiennes, avec une libération de gaz (d'où les dilatations douloureuses du gros intestin) et de substances plus ou moins toxiques.

- excès azotés : ils vont entraîner une libération de certaines substances toxiques (exemple : l'ammoniac).

- stress : perturbation du transit digestif qui pourra entraîner la prolifération de bactéries pathogènes (exemple : salmonelles = diarrhées).

Symptômes

- perte d'appétit

- comportement inhabituel (se couche, se roule, gratte le sol, se regarde le ventre, transpire...), rythmes respiratoire et cardiaque élevés.

- arrêt du transit intestinal (absence de bruit).

Prévention

- alimentation rationnelle (attention notamment à la présentation physique des aliments et à la durée d'ingestion qui devrait être au moins égale à 5h/jour).

- eau à volonté et non glacée.

- éviter le stress (exemple : le sur-entraînement du cheval de compétition), les efforts après le repas.

- vermifuger régulièrement.

 

La fourbure

C'est une inflammation de la zone sous-cornée, avec un blocage de la circulation veineuse locale. Elle s'expliquerait par un phénomène de coagulation dans les petites veines, d'où une congestion des pieds. Cette diminution de l'irrigation des pieds entraîne une dégénérescence du système lamellaire du pied. Les lamelles ne soutiennent plus le poids du corps et ne résistent pas à la traction du tendon fléchisseur profond (qui se fixe à l'arrière de la 3ème phalange). Il va donc y avoir un détachement de la 3ème phalange et de l'étui corné. La 3ème phalange subit alors une rotation et peut aller jusqu'à perforer la sole (complications infectieuses).

Causes

La cause est un dysmicrobisme digestif due aux toxines microbiennes. L'équilibre de la flore intestinale est précaire. Lorsque le cheval consomme rapidement et de façon excessive des céréales, il y aura une pullulation de certaines microbes (des lactobacilles), qui vont rendre le milieu intestinal acide. Si le pH diminue trop, certaines bactéries meurent. La paroi cellulaire de ces bactéries contient des composants toxiques appelés « endotoxines ». Lorsque les germes meurent, il y a une libération de ces toxines dans l'intestin, puis elles passent dans le sang. Dans une situation normale, c'est le foie qui détoxine le sang de ces endotoxines. Lorsqu'elles sont présentes en trop grandes quantités, elles provoquent des diarrhées, des coliques, des lésions au niveau du foie, une augmentation de la coagulation sanguine.

Causes prédisposantes

- excès de poids

- surcharge hépatique due à une alimentation mal raisonnée

- forme du sabot (plus ou moins serré)

- une mauvaise ferrure

- travail sur un sol dur (contusions)

- boiterie sur un autre pied (le sang stagne sur le membre opposé, qui est surchargé)

Symptômes

- forte fièvre

- pied très chaud

- attitude anormale (« assis sur les jarrets »)

- les antérieurs sont tendus vers l'avant

- le cheval ne peut pas se déplacer

Prévention

- équilibrer les rations

- faire attention aux transitions alimentaires

- et aux prairies riches en légumineuses (trèfle, luzerne).

 

La myoglobinurie (coup de sang ou maladie du lundi)

C'est une affection des muscles locomoteurs, qui se produit chez le cheval bien nourri, le lendemain d'une mise au repos d'un ou deux jours, sans réduction de la ration alimentaire (destruction des cellules musculaires).

Causes

Inadaptation de la ration alimentaire au travail du chtrop d'énergie).

Symptômes

- urine foncée : la destruction des cellules libère la myoglobine dans l'urine qui devient couleur « café »

- difficultés locomotrices assimilables à une paralysie des postérieurs

- sueur abondante

- rythme respiratoire élevé.

 

Les intoxications

*Intoxications par les métaux lourds

- Le plomb : (léchage de peintures au plomb ou consommation de fourrages contaminés) saturnisme (amaigrissement, faiblesse musculaire, troubles moteurs, pneumonie, mort). Le seuil toxique est de 1,7mg de Pb/kg de poids vif/jour.

- Le cadmium : c'est l'un des minéraux les plus toxiques (présent dans des peintures).

 

*Les surcharges nutritionnelles

- Le fer : les supplémentations sont inutiles car 5kg d'herbe (ou 1kk de foin) suffisent pour couvrir les besoins. Un excès entraînera des dégénérescences musculaires, des lésions hépatiques, des risques de septicémie (fer libre dans le sang = favorable à la multiplication bactérienne).

- Le sélénium : 10 fois plus toxique que l'arsenic. Une supplémentation trop importante (en association par exemple avec de la vitamine E afin de renforcer l'intégrité musculaire) entraînera une chute des crins, une déformation des sabots, une faiblesse cardiaque (dose utile 0,1 à 0,2mg/kg d'aliment).

- L'iode : na pas dépasser 4mg/kg de MS (sinon goître). Vitamine D : les besoins sont de 10 à 20 Ui/kg de poids vif. Si dose 25 à 50 fois supérieure = déminéralisation osseuse. La législation impose au maximum 4000 Ui/kg d'aliment.

- La vitamine K : une supplémentation abusive pour limiter les hémorragies pulmonaires sera toxique pour les reins.

 

*Intoxications par des végétaux

- Arbustes : if, laurier-cerise, buis, cytise, robinier faux-acacia, rhododendron.

- Plantes herbacées cultivées : trèfle blanc, hybride et incarnat, betterave.

- Graines ou fruits toxiques : lin, datura, ricin, glands de chêne.




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