Pour se déplacer le cheval déplace ses membres dans un certain ordre qui caractérise chaque allure et les différencie. On distingue les allures naturelles, les allures défectueuses ( les allures s'altèrent du fait d'une souffrance ou d'une mauvaise utilisation) et les allures artificielles (obtenues par le dressage).

« Les allures naturelles et parfaites sont celles qui proviennent de la nature sans avoir été perfectionnées par l'art. » LA GUERINIERE


Qualités des allures
 

* Franchise

Le cheval doit avoir des allures carrées, c'est à dire aller résolument vers l'avant sans détours, ni tergiversations.

* Régularité

Ou correction des allures. Obtenir un rythme régulier du poser successifs des membres en respectant la base de chaque allure.

* Souplesse

« Les allures souples sont fonction du jeu élastique du dos. » Lt.Cl. MARGOT

Les hanches transmettent harmonieusement à la main du cavalier à travers le rachis et la nuque, l'impulsion communiquée par les aides. La souplesse est aussi liée à la décontraction du cheval.

* Cadence

Répétition régulière du poser d'un même membre.

 
Le pas

Allure marchée, symétrique, à 4 temps égaux.

Vitesse moyenne : 6 à 7 km/h.

Cadence moyenne : 44 posés d'un même membre/min.

Stabilité, calme et lenteur du pas : meilleur communication entre le cheval et son cavalier.

Le système nerveux est peu excité, le système musculaire faiblement tendu : les résistances peuvent être affrontées.

C'est la première allure utilisée à la détente qui assouplit les ressorts. C'est aussi la dernière utilisée pour favoriser le retour au calme.

Problème : risque de perte d'impulsion.

Dans le travail de 2 pistes, c'est dans cette allure que l'effort de croisement des membres peut être exploité à son maximum (pas de temps de suspension permettant la fuite à l'exercice).

Le pas ne suffit pas dans le travail (manque de dépense d'énergie et de fermeté dans la tension musculaire).

En terrain varié, le pas fortifie le cheval en épargnant le squelette en croissance (faibles intensités des percussions).

Peut être maintenu longtemps sans fatigue.

L'encolure y jour un rôle actif de balancier et cela peut entraver la mise en main au début du dressage (et de stabilité du bout de devant).

Allure nécessaire dans certaines disciplines, exemples : passage de la maniabilité en TREC.

 

« Le pas est la mère de toute les allures. C'est par elle qu'on obtiendra la cadence, la régularité, l'extension des autres... » BAUCHER

« Le pas donne de la mémoire et de l'assurance. Le cheval mou au pas doit être vigoureusement passé au trot pour lui redonner de l'énergie jusqu'à ce que son pas soit dynamique ».

« De la nécessité du trot pour assouplir les jeunes chevaux et de l'utilité du pas. » LA GUERINIERE

 

PAS RASSEMBLE

Le cheval se grandit, encolure arrondie, base d'encolure élevée, chanfrein proche de la verticale. Le pas est plus court mais plus actif, cadencé. Chaque foulée est plus élevée, du fait que chaque articulation fléchit davantage et que le cheval se soutient clairement.

Défauts : précipitation et latéralisation (dos raide).

PAS MOYEN

Franc, régulier, étendu, le cheval se méjuge.

Défauts : manque d'engagement et latéralisation.

PAS ALLONGE

Le cheval couvre le plus de terrain possible, il se méjuge nettement. Il étend sa ligne du dessus sans que le garrot ne s'effondre.

Défauts : chanfrein vertical ou en dedans, manque d'engagement, trottinement, précipitation, latéralisation et altération de la régularité des battues.

 

Polygone de sustentation : projection au sol des 4 pieds, rétrécit dans des allures rassemblées, agrandi dans des allures plus allongées.

 

Attention : allure la plus difficile à corriger (ex : amble), observer la qualité du pas est important pour son utilisation future.

 
Le trot

Allure symétrique, sautée, par bipèdes diagonaux.

Vitesse moyenne : 14 à 21 km/h (jusqu'à 55-60 km/h en course).

Cadence moyenne : 68 posés d'un même membre/min.

Les ondulations de la tige vertébrale sont horizontales (les ondulations de l'encolure sont limitées, le garrot s'élève de 2 à 4cm environ). Risque de raidir encore plus des chevaux peu souples car par d'oscillations de la tige vertébrale qui décontractent comme au galop.

L'encolure se fixe et facilite la mise en main.

Avantages du trot : mise en muscle, diagonalisation utilisée dans le reculer et le piaffer, régulation (gestion) du rapport équilibre/impulsion, détection des boiteries, premiers sauts montés dans l'apprentissage à l’obstacle, récupération active pour l'élimination des toxines.

Le trot doit être élastique et régulier, avec souplesse du dos et activité de l'arrière-main.

 

« C'est l'allure de base du dressage académique, l'allure du développement gymnastique et du travail de la tonicité. » DECARPENTRY
« De la nécessité du trot pour assouplir. » LA GUERINIERE

 

TROT ENLEVE

Avantage pour le cavalier car amortissement un temps sur deux. Le cheval ne supporte qu'une secousse. Corrige, en partie, l'inflexion naturelle du cheval suivant le bipède trotté. Possible de jouer sur la cadence en trottant plus ou moins vite.

TROT RASSEMBLE

Allure ralentie, avec des foulées plus courtes, le cheval est plus léger et plus mobile. Une flexion prononcée des articulations permet une plus grande mobilité des épaules, encolure élevée et arrondie.

Défauts : manque de projection et d'activité.

TROT DE TRAVAIL

Ne demande qu'une flexion peu prononcée des articulations, le cheval se présente dans un bon équilibre, les hanches restent activent.

Défauts : idem qu'au trot rassemblé.

TROT MOYEN

Allure intermédiaire entre le trot de travail et le trot allongé.

Défauts : précipitation, action saccadée des antérieurs, geste partant du genou et non de l'épaule, démonstratif devant avec une arrière-main pas engagée et un dos creux.

TROT ALLONGE

Foulées aussi amples que possibles, avec un fort engagement et beaucoup de poussée.

Défauts : idem qu'au trot moyen.

 
Le galop

Allure dissymétrique, sautée, basculée, à 3 temps et une phase de projection.

Vitesse moyenne : 21 à 30 km/h (jusqu'à 70 km/h en course).

Cadence : 92 posés d'un même membre/min.

L'encolure a un rôle très important dans le plan vertical et horizontal : rôle de balancier (appui sur les antérieurs, extension et abaissement, appui sur les postérieurs : remonte).

Mouvement de bascule, le dos travaille beaucoup au galop (variation d'ondulation de la tige vertébral : jusqu'à 10cm).

Allure dissymétrique : le cheval se traverse naturellement. Équilibre difficile à maîtriser : accentue le problème de rectitude.

Allure de la mise en souffle, endurcit.

Travail d'endurance : galops longs et lents (augmente la cavité cardiaque et donc le volume de sang à chaque contraction).

Travail de résistance : galops courts et rapides (augmente l'épaisseur du myocarde et donc la puissance du moteur).

L'excitation est plus grande et la fatigue plus rapide. Attention aux percussions. Travailler sur un bon sol.

En CCE (poney, club et amateur) c'est l'allure obligatoire entre le dernier obstacle et la ligne d'arrivée.

 

GALOP RASSEMBLE

L'encolure est relevée et arrondie, hanches très actives et articulations fléchies, légèreté.

GALOP DE TRAVAIL

Allure intermédiaire entre le galop rassemblé et le galop moyen.

GALOP MOYEN

Prise d'amplitude et attitude un peu plus étendue.

GALOP ALLONGE

Le cheval couvre un maximum de terrain. Il ne perd ni son rythme, ni son calme, ni sa légèreté.

CONTRE-GALOP

Indispensable dans le travail du cheval. Améliore l'équilibre et la prise d'amplitude.

TERRE à TERRE

(avance ou sur place) 2 postérieurs, projection, 2 antérieurs, projection.

 
Le reculer

Allure diagonalisée, marchée, rétrograde, symétrique par bipèdes diagonaux.

*Indispensable et très utile

*Abaissement des hanches

*Engagement des postérieurs

Attention aux déséquilibres sur l'avant-main et aux défenses qui engendrent des contractions et crispations musculaires.

 
Conclusion

Les avis divergent quand à l'utilisation des allures dans le dressage. Chaque allure présente des qualités et des inconvénients, mais elles sont complémentaires.

Decarpentry considère le trot comme l'allure fondamentale du dressage académique alors que Baucher préfère la pas.

Dans la progression du dressage, on donnera d'abord la priorité à la cadence et à l'activité. Puis la maîtrise de la coordination musculaire permettra de modifier l'équilibre et de styliser les allures.

« Le pas est l'allure du maître, le trot est l'allure du paraître alors que le galop est ma raison d'être. »
 





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